Tous nos jours parfaits

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Violet, « de grands yeux, un visage en cœur, une petite bouche habituée à former un sourire parfait » a développé le « complexe du survivant ». Elle va réapprendre à vivre grâce à l’amour d’un garçon, Théodore, « qui lui ne pense qu’à mourir »…

Sous cette couverture aux post-it colorés, c’est du mal être, des masques que l’on porte en société et des pensées suicidaires dont il s’agit.

Violet, jolie, populaire, ex pom pom girl, n’a plus le goût à la vie depuis un soir d’Avril, sur une route. Finch, dit Théodore le fêlé, est un garçon instable, trop intelligent, trop sensible pour le monde d’aujourd’hui :

« Théodore au cœur tendre » comme me surnomme ma mère. « Trop tendre pour son propre bien ». C’est une critique, je la prends comme telle ».

En haut du clocher du lycée, à 20 mètres de haut, l’ex pom pom girl populaire et le Fêlé marginal se rencontrent et ne vont plus se quitter.

Comme le plein et le vide, le Ying et le Yang, ils se complètent mais cela sera-t-il suffisant ?

Dans ce roman à 2 voix, ceux sont les pensées et la personnalité de Finch qui résonnent. Il vit fort. Il ressent fort. C’est un personnage complexe, profond, dont les pulsions de mort sonnent justes :

« La vérité, c’est qu’il y a de nombreuses raisons, qui varient en fonction des jours, comme les treize gamins de CM1 abattus la semaine dernière par un FDP qui a ouvert le feu dans leur gymnase, ou la fille de seconde qui vient de mourir d’un cancer, ou le mec que j’ai vu tabasser son chien à la sortie du ciné, ou mon père ».

Sous le prétexte d’un devoir les obligeant à visiter des lieux de leur État, le récit est une quête à la recherche d’un mieux être. : «  b/ Choisir les sites chacun son tour, en se laissant cependant porter là où la route nous mène. (…). C/ Sur chaque site, laisser quelque chose, une sorte d’offrande ».

Cette quête (métaphore du chemin de la vie) permet un travail sur soi, permet de laisser des traces. Ainsi, (pour paraphraser Rimbaud) comme « un petit poucet rêveur » Finch « égraine dans sa course des rimes » et elles devraient vous atteindre.

En conclusion : C’est un livre fort, dévastateur, juste, mais aussi, beau, drôle, émouvant, plein d’amour et d’espoir. C’est une leçon de vie où la mort palpite, avec des hauts, des bas, des absents toujours présents… bref… la vie, quoi….

Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven, Gallimard-jeunesse, 17€50

8 réflexions sur “Tous nos jours parfaits

    1. Bonjour Valentine! Merci pour ton lien. J’ai laissé un petit commentaire sur ton blog mais je ne suis pas sûre que ça ait marché :D. Ta chronique est chouette, et je suis d’accord avec tes réserves.
      Bonne journée et au plaisir d’autres échanges livresques 😉

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